Marco Calderón Tepoztlán (Morelos, Mexique)
Curateur et chercheur, spécialisé en art contemporain. Marco Calderón articule recherche, exposition et médiation pour concevoir des dispositifs critiques analysant les échanges culturels entre le Mexique et l’Europe. Ses projets, à la croisée des arts visuels, du marché de l’art et de l’histoire des expositions, interrogent les tensions entre territoire, pouvoir et création contemporaine. Doctorant à l’Université Paris 8, il explore les croisements
entre pratiques curatoriales, dynamiques sociales et politiques de l’art, avec une approche transversale nourrie par son parcours entre le Mexique, la France et le Suisse.« Les lieux de la mémoire » – Projet air-Montreux,
février – juin 2024
10 millions… – Projet air-Montreux, février – juillet 2025
Alors que la Suisse s’approche du seuil symbolique des dix millions d’habitants, ce projet propose une réflexion visuelle et poétique sur la mémoire collective et les liens entre population et territoire. Entre cartographie, photographie et récit, 10 millions tisse un dialogue entre la Suisse et le Mexique, la présence et l’absence, l’art et la géopolitique. Conçu en deux volets — un carnet de voyage visuel cartographiant les réseaux artistiques
suisses, et une série de paysages altérés de Montreux, en écho aux disparitions violentes au Mexique — 10 millions… est à la fois une enquête intime, un atlas en devenir et une invitation à repenser nos manières d’habiter, de nommer et de se souvenir.
Témoignage
Mon passage à air-Montreux a été bien plus qu’une parenthèse géographique ; il s’est affirmé comme une expérience critique et curatoriale ancrée dans les dynamiques associatives, institutionnelles et politiques d’un territoire. Entre les légendes miroitantes du Léman et les réalités d’une résidence artistique, j’ai exploré ce qui façonne le dialogue entre territoire, pouvoir politique, culturel et pratiques artistiques.
Issu d’un parcours tissé entre le Mexique et Paris — deux contextes marqués par leurs propres frictions entre centre et périphérie — j’ai trouvé à air-Montreux un terrain d’observation singulier : comment une structure, à la fois fragile et essentielle, redistribue-t-elle les cartes de la légitimité culturelle ? Comment son équipe s’interroge-t-elle entre accueil et médiation ? Comment façonne-t-elle ses dialogues vivants entre artistes, habitants et institutions ?